Les diverses recherches effectuées sous l’étiquette de féminisme dans différents domaines d’étude, ayant un dénominateur commun, à savoir, la femme, sont fondées sur l'affirmation que les structures sociales et culturelles de tous les pays ont toujours opprimé les femmes physiquement, économiquement et mentalement et sur la conviction qu'il faut mettre un terme à une telle oppression. Or, ce label de féminisme donne lieu souvent à des divergences d’interprétation entre les personnes qui l’emploient. Le quiproquo se multiplie avec les termes «au féminin», «féminin» et «de femme», utilisés de nos jours dans de nombreuses expressions telles que «critique littéraire féminine/féministe» ou «éthique féminine/féministe», «littérature de femme/au féminin/ féminine/féministe» pour n’en citer que quelques exemples restreints. Quelle en est la différence? Toute qualification ‘féminine’ est forcément ‘féministe’ ou vice versa? Cet article se propose, dans une perspective généalogique et rétrospective, de cerner les contours et les évolutions de la pensée féministe, les orientations et les sensibilités qui en découlent. Pour ce faire, il faut savoir de prime abord de quoi se soucie le féminisme dans les différentes périodes de son cheminement, pour pouvoir ensuite déceler son évolution historique et théorique. Ce recul destiné à une clarification conceptuelle de la notion de recherche féministe s’avère nécessaire dans la mesure où il nous permettra de voir la manière dont les études féministes se sont construites en France; un champ d’études interdisciplinaire en sciences humaines, toujours en pleine essor.
