Depuis les années 1980, une forme particulière de l’écriture de soi, entremêlant autobiographie, biographie et autofiction apparaît sur la scène littéraire française et francophone : les récits de filiation, pratiques textuelles tournées vers les figures de l’ascendance. Il s’agit, pour l’auteur du récit de filiation, de réinventer l’histoire familiale en vue de rétablir sa propre genèse. Le présent article se propose d’étudier la mise en scène de soi dans l’ouvrage autobiographique de la poétesse iranienne, Simine Behbahâni, Accompagnée de ma mère : une autobiographie, considéré comme un récit de filiation, du fait que les figures de l’ascendance, la figure maternelle en l’occurrence, y fonctionnent comme un miroir à partir duquel le sujet se réinvente. A la lumière des écrits théoriques de Dominique Viart concernant le récit de filiation et ceux de Nancy Chodorow, psychanalyste et sociologue américaine, concernant l’identité féminine, nous nous proposons d’enquêter sur les raisons pour lesquelles l’écriture de la biographie maternelle est indispensable à l’auteure pour qu’elle se retrouve et qu’elle écrive sa propre histoire.